J’essaie de partir un peu plus tôt ce matin en enfourchant le vélo à 7h45. J’entre tout de suite dans le vif du sujet en entamant le col de la Bonette dès la sortie de Saint-Etienne de Tinée. Le col fait 25,8 kilomètres à 6,5% de moyenne, ça va être un sacré morceau.
Le début est à l’ombre avec des pourcentages autour de 5-6%, il fait frais et j’ai mis les manchettes, que j’enlèverai quelques kilomètres plus haut en arrivant au soleil. Je passe alors au hameau de Bousieyas, perche à presque 2000 mètres d’altitude et commence une longue portion difficile avec plusieurs kilomètres à 8%. Le rythme est plus lent mais je monte doucement, dans un cadre somptueux !
C’est d’ailleurs assez perturbant car je suis dans un cirque magnifique mais n’arrive pas à savoir où est le col. Je passe un panneau annonçant des marmottes sur 20 kilomètres, ça fait quelques temps que je les entends siffler sans les distinguer et je vais être gâté. Il y en à gauche de la route, à droite, des solitaires et plusieurs par groupes de trois, je pense que j’en verrai une cinquantaine tout au long du col. L’heure étant encore matinale je suis seul dans ce col sauvage et l’ambiance est incroyable.
En arrivant sur le haut je retrouve des kilomètres plus faciles à 5-6% et j’en suis assez content. Il y a un peu plus de monde, plusieurs voitures de collection défilent mais le paysage est toujours aussi incroyable. J’arrive finalement en haut du col après un peu plus de 2 heures de montée et atteint ainsi le point culminant de mon aventure à 2715m d’altitude.
La descente sur Jausiers est bien agréable et je croise plus de cyclistes qui sont bien courageux, ça a l’air plus raide sur ce versant. Je fais une petite pause en arrivant au village pour remplir mes bidons et regarder la suite du parcours.
Je remonte ensuite la vallée de l’Ubaye jusqu’à Saint-Paul sur Ubaye où j’entame la montée du col de Vars. J’ai du mal à me remobiliser après la Bonette où j’ai déjà beaucoup donné mais un peu de musique et des paysages encore somptueux m’aident et heureusement ! En effet ce col est beaucoup plus court (8km) mais toujours raide avec notamment les 5 derniers kilomètres en permanence à 9-10%. La montée est pénible mais magnifique et j’arrive en haut de ce dernier grand col de la journée.
Je fais alors une super rencontre avec Rémy et Andrea, que j’ai doublés dans la montée et qui se lancent dans une traversée de l’arc alpin entre Nice et la Slovénie avec un engagement fort aussi pour la préservation des montagnes. Ils sont extrêmement chargés (tente et tout le tralala) mais je suis admiratif, eux font des étapes de montagne tous les jours ! Nous discutons bien 45 minutes avant de nous séparer pour la descente.
Et quel pied cette descente, la route est sublime et je m’éclate à « piloter » mon vélo dans les virages et les lacets, sans jamais dépasser sur l’autre voie grâce à une route large, quel plaisir ! J’arrive à Guillestre où je m’arrête manger un bout avant de remonter la vallée de la Durance.
Je fais un peu de nationale mais sans trop en souffrir puis une petite route et de nouveau de la nationale jusqu’à Briançon, mais les paysages sont incroyables avec des vues superbes sur les écrins notamment. Je suis aussi impressionné par la couleur de l’eau !
J’arrive finalement à Briançon peu après 16h, après 120 kilomètres et 3300m de dénivelé, complètement lessivé mais super content des paysages traversés. Je vais essayer de bien récupérer avant demain où je prendrai la direction de Grenoble, en espérant pouvoir aller jusque là bas car le temps s’annonce un peu menaçant, à voir !